30 décembre 2009 3 30 /12 /décembre /2009 03:15

Rappelle-toi, imagine, avant que tu naisses. Ce monde où tu étais seul(e), cet univers dont tu étais le petit dieu, cet espace sans limites, cet océan de béatitude.

Des sons, des vibrations te parviennent, d’un ailleurs unique et indifférencié, tout comme les goûts et les odeurs. Tout cela est un peu mélangé, c’est toi et ce n’est pas toi à la fois. Les forces et l’énergie sourdent et jaillissent en toi naturellement.

Mais l’espace se rétrécit insensiblement. Au début, c’est plutôt agréable ; tu te rends compte que ton monde n’est pas infini, tu peux en faire le tour, et tu découvres la douceur, le moelleux, la souplesse, de liquides et de chairs contre ta peau.

Mais l’espace continue de se rétrécir autour de toi. C’est encore agréable, maintenant tu peux épouser la forme qui t’englobe, et faire un(e) avec elle dans un corps à corps harmonieux, avec ce moule qui semble n’avoir été fait que pour toi. De temps en temps, par jeu ou par inadvertance, tu lui donnes un coup de coude ou de genou.

Mais l’espace se rétrécit encore, et cette fois tu as compris. Cette vie ne pourra pas durer éternellement, les parois ne sont pas vraiment extensibles, l’histoire va devoir se finir. Déjà tu ne peux plus bouger qu’avec peine, le moindre mouvement te demande des efforts de plus en plus surhumains pour vaincre cette paroi que tu n’aimes décidemment vraiment plus beaucoup du tout. Voilà, tout ça pour en arriver là, tu vas mourir.

naissance 

Et puis non, en fait ce n’était pas la fin.

Ca n’a peut-être pas été facile, tu ne sais pas vraiment ce qu’il s’est passé. Il y a eu cette espèce de tunnel qui s’est ouvert, une direction vers laquelle tu pouvais gagner un peu de place, et quelque chose qui semblait t’y attendre ; ils appellent ça la lumière.

Et tu t’es retrouvé(e) baignant dans cette lumière, agressé(e) par cette lumière, et envahi par cet autre chose, froide et rugueuse, qu’ils appellent l’air. Et les sons, ils étaient d’une violence inouïe aussi, les sons. Mais bon, tu es retourné(e) à cette valeur sûre qui a encore cours ici et que tu sais faire par cœur, dormir.

Et puis voilà, maintenant tu as appris toutes les règles de ce nouveau monde, tu y as pris goût et pour rien au monde tu ne céderais ta place. Le jeu a changé, ici on est plusieurs, et c’est bien plus drôle. En fait, il n’y a pas un seul jeu, mais autant que de joueurs que tu rencontres, car chaque relation que tu lies est une aventure unique et ouverte à tous les possibles.

Mais le temps se ralentit, ou s’accélère, c’est un peu pareil. Au début, c’est plutôt agréable. On appelle ça la maturité. On devient plus posé(e), on a plus de recul sur les choses, un regard plus vaste, une compréhension plus profonde. On devient sage.

Mais le temps continue de se ralentir, ou de s’accélérer, c’est kif-kif. C’est encore agréable, tu as appris à savourer les choses. Tu ne dévores plus comme ces jeunes qui ont encore des gouttes de lait au menton, non, toi tu retournes dix fois dans ta bouche tout ce que la vie te donnes, tu en apprécies chaque nuance dans sa particularité, dans toute sa richesse.

Mais le temps se ralentit encore, ou s’accélère encore, merde, qu’est-ce qu’on a à en foutre ? Parce que de toute façon tu vois bien qu’il y aura une fin à tout ça … ?

AscensionBosch 

A moins que.

A moins que la mort ne soit qu’un passage vers un autre monde encore ? Pas si éloigné que ça de celui-ci, en fait, mais ça, tu ne t’en rendras vraiment compte que quand tu y seras. Tu verras, tu comprendras
 

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