26 août 2017 6 26 /08 /août /2017 14:44

Depuis la découverte du soubassement quantique de l'univers, les physiciens sont placés dans une situation quelque peu inconfortable : en tant que scientifiques, ils devraient se contenter de prendre acte de ce que leurs recherches leur donnent à découvrir de cette réalité physique de notre monde. Telle est d'ailleurs la position qui a été prise par l'interprétation de la physique quantique dite interprétation de Copenhague, ou encore interprétation classique. Mais on peut se demander si cette position mérite seulement d'être considérée comme une interprétation, puisqu'elle consiste au contraire à précisément refuser de donner aucune interprétation aux faits constatés. Ce "consensus" de Copenhague — pour mieux le nommer — affirme explicitement son refus de rechercher aucune description cohérente du monde qui tienne compte de ces faits ; il se veut juste une position pragmatique qui décrit comment les choses se comportent dans le seul but de permettre le développement de nouvelles technologies qui en tirent parti.

 

Il n'y a bien sûr rien de mal à vouloir être pragmatique, mais les physiciens n'en sont pas moins des êtres humains comme tous les autres êtres humains, éventuellement intéressés par les retombées financières des brevets techniques que leurs recherches ont permis de déposer, mais qui aimeraient aussi trouver une cohérence au monde tel que ces recherches le leur découvre. Après tout, c'est bien comme ça que la science progresse et a toujours progressé, en réalité : en partant d'une situation, de faits, qu'on ne comprend pas, puis en émettant des hypothèses qui prennent en compte le maximum d'observations — et ici c'est l'intuition qui est essentielle —, et en cherchant ensuite à valider lesdites hypothèses par des expériences reproductibles par tout un chacun. Décidément, l'interprétation de Copenhague n'en est vraiment pas une, et on peut regretter que ce soit pourtant elle qui soit la mieux connue du grand public, et notamment son affirmation purement gratuite que le comportement quantique de la matière s'arrêterait au-delà d'une certaine mystérieuse frontière quand on va de l'infiniment petit des particules élémentaires vers le monde que nous connaissons à notre échelle humaine, où il semble effectivement rare qu'une même personne se trouve à 50% en un lieu donné en même temps qu'à 50% en un autre lieu...

 

 

En donnant ce dernier exemple, je dois cependant rester prudent : si nous n'avons jamais constaté qu'une personne — ou un animal, ou un arbre, etc. — se comporte à la manière d'une onde, peut-être est-ce plutôt dû au fait que nous n'avons pas encore trouvé le bon point de vue, ou peut-être justement l'absence de point de vue. Peut-être tous les objets du monde macroscopique nous apparaissent-ils comme des objets et non comme des ondes de superposition d'états parce que c'est nous qui observons le monde et tout ce qu'il contient à notre échelle comme on observe la particule élémentaire de l'expérience des fentes de Young en cherchant à la piéger dans l'une ou l'autre des deux fentes. Nous avons alors déjà ici une première interprétation possible des phénomènes quantiques qui contredise le consensus mou de Copenhague : l'univers est quantique à toutes les échelles possibles et imaginables, c'est nous qui le limitons dans ce que nous acceptons d'en voir à notre échelle. Rien ne nous dit d'ailleurs que les animaux soient prisonniers comme nous d'une telle réduction de la réalité, et il est possible de considérer que les shamans et autres sorciers savent, eux, entrer dans cette autre vision, plus complète, plus entière, de la réalité.

 

 

Un autre exemple de l'arbitraire de la supposée frontière au-delà de laquelle les comportements quantiques cesseraient de se manifester concerne la question de la température. Classiquement il était soit-disant établi qu'à moins de rester dans des températures très basses, et notamment pas dans les températures moyennes propres à la manifestation de la vie, aucun phénomène quantique n'était possible. Mais depuis quelques années il a été découvert que, au contraire, la photosynthèse des végétaux utilise des mécanismes de synchronisation d'origine quantique, seuls capables d'expliquer l'extraordinaire rendement de cette chimie si essentielle à toute la biosphère, et ceci a été mis en évidence notamment à une température de 21° Celsius ! C'est en fait quasiment toute une nouvelle discipline scientifique qui est appelée à se développer à très grande échelle dans les années qui viennent : la biologie quantique, avec en perspective comme importants axes prévisibles, le rôle de la physique quantique au niveau de l'information génétique, voire au niveau des origines même de la vie, à travers les mécanismes mis en œuvre autour de l'ADN et de l'ARN. Un autre axe, tout aussi important sinon encore plus, et que j'avais déjà évoqué dans un article récent, concerne bien sûr l'explication de la conscience, quel qu'en soit le mécanisme : si la dimension quantique de notre univers a joué un rôle dans l'émergence de la vie, on voit mal qu'elle s'en soit arrêtée là, et que l'évolution des espèces qui en découle ne lui doive rien...

 

Autre question de plus en plus débattue elle aussi : le big-bang a-t-il seulement existé ? Étant donné que, dans les tout premiers temps de ce qui est ainsi considéré comme le début de l'univers, ce dernier était entièrement quantique, c'est-à-dire en-deçà des notions d'espace et de temps, il semblerait qu'on doive au moins prendre en compte les conceptions hindouistes ou bouddhistes d'un univers éternel passant par des alternances de périodes de manifestation et de périodes de résorption. Ceci n'étant encore peut-être que la façon la plus simple de le dire ! Car si nous combinons cet aspect de la question avec celui vu plus haut d'un univers macroscopique qui ne nous apparaît ainsi que parce que nous ne savons pas le voir autrement, alors le big-bang et toute l'histoire de l'univers tels que nous nous les représentons peuvent très bien n'être, à leur tour, que comme une sorte de conte que nous avons créé de toute pièce, qui ne correspond qu'à ce que nous sommes capables d'appréhender, un peu comme les ombres de la caverne de Platon qui n'ont qu'un lointain rapport avec la réalité éventuelle qui leur donne naissance. C'est ce dernier saut-là qui nous est certainement très difficile à effectuer : tout nous indique qu'il y a une réalité ultime qui dépasse tout ce que nous pouvons imaginer ; la question est seulement : comment y accéder, comment y entrer ? La bonne nouvelle, c'est que, comme le temps est réversible, dans cette réalité-là, nous pouvons être certains que le jour où nous y atteindrons sera comme si nous y avions toujours été. Car nous y sommes quand même déjà, d'une certaine façon...

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